Tout ne tient qu’à un fil, Le bonheur peut se rompre Avec un coup de fil. La joie s’étire en nous, de façon si frêle, Fragile comme une dentelle, Comme une flamme haletante. Comme une rivière ardente, Elle vibre, s’immisce et parfois s’éteint Et nous offre des heures sans lendemain. Je chante pour les mères, Qui en un éclair, Voient leurs enfants s’envoler Vers d’autres destins. On leur vole leur chair Dans un bruit de métal assassin. Je chante pour les pères Qui se retrouvent seuls et amers Dans un flot de cris, Dans le désert de la nuit, Pour l’amour qui a fui. Je chante pour ceux Qui ont dû dire adieu A un proche qu’ils aimaient Trop vite envolé. Où partent-ils ? Où volent-ils ? Dans le ciel ? Comme des hirondelles ? Partout sur la planète, La vie s’en va et renaît Et renaît, ici et là. Ici et là, et renaît ici et là. Immuable, la danse des mondes se poursuit Et la vie nous appelle, nous appelle, Et le présent nous interpelle. Le présent nous interpelle Nous ne sommes pas immortels, Peut-être seulement, seulement éternels Comme l’amour, seulement éternels.